Rapport mapping


Élaboré par le Haut-commissariat des Nations-Unies, le rapport Mapping décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international. 
Lesquelles violations ont eu lieu en RDC entre mars 1993 et juin 2003.

Des crimes à l’est de la RDC

Dense et détaillée, le rapport Mapping se base sur des recherches extensives qu’une équipe d’une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains a effectuées. Et ce pendant 12 mois.

Le rapport (anglais) examine 617 des incidents les plus graves survenus en RDC sur une période de 10 ans. Il fournit des détails sur des cas graves de massacre, de violence sexuelle et d’attaques contre les enfants. Aussi, il examine des exactions qu’une série d’auteurs ont commises. Entre autres, les armées étrangères, des groupes rebelles, des forces du gouvernement congolais. Des exactions dans lesquelles les femmes et les enfants sont les principales victimes, indique ce rapport.

Toujours selon le rapport mapping, la majorité des crimes recensés ci-dessus, peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

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Quant aux crimes commis par l’armée rwandaise et son allié congolais, AFDL, contre des réfugiés hutus rwandais, et citoyens hutus congolais, le rapport interroge s’ils pourraient être qualifiés des crimes de génocide.

Rapport mapping pour la vérité en RDC

Loin d’établir des responsabilités, ni de jeter le blâme, le rapport mapping se veut un premier pas, après un violent conflit, vers un processus de vérité parfois douloureux, mais nécessaire.
C’est en vue de regarder vers l’avenir en identifiant plusieurs chemins que pourrait emprunter la société congolaise pour composer avec le passé. Aussi pour lutter contre l’impunité, et faire face aux défis présents de façon à empêcher que des exactions se reproduisent, insiste le rapport.

Près de 5 millions de morts en RDC

En plus des atrocités qu’ont commises l’armée Rwandaise et ses alliés, le rapport mapping comporte une quantité considérable d’informations relatives aux crimes commis par des groupes rebelles congolais, et par les armées nationales du Congo. Par ailleurs, il signale aussi des exactions des forces armées Ougandaises, Burundaises, Angolaises, Tchadiennes, Zimbabwéennes, et d’autres groupes rebelles étrangers.

C’est ainsi que dans ce conflit près de 5 millions de personnes sont mortes en RDC depuis 1998, d’après toujours le rapport mapping.
Des ressources naturelles exploitées dans le sang
Au chapitre des ressources naturelles, le rapport fait remarquer que dans un nombre important d’événements, la lutte entre les différents groupes armés, et l’accès aux richesses de la RDC, et leur contrôle, a servi de toile de fond aux violations perpétrées à l’encontre des populations.

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Il documente en plus la façon dont le désire de contrôler les minerais, le bois et d’autres ressources, a servi comme un facteur puissant de motivation pour les parties au conflit congolaises et étrangères.
Des crimes à l’Est, pour quelle justice ?

Sur le plan judiciaire, le rapport mapping présente plusieurs options pour punir les auteurs d’atrocités. D’abord l’équipe de mapping souligne que le système judiciaire Congolais manque de capacité à court, moyen et long terme pour poursuivre les crimes qu’elle a documenté. Et ce en dépit des réformes judiciaires initiées par le gouvernement avec le soutien de bailleurs de fonds internationaux, toujours selon l’équipe mapping.

C’est ainsi que le rapport exprime une forte préférence pour la création d’un modèle hybride : une chambre judiciaire mixte intégrée dans le système judiciaire congolais avec des juges et autres personnels congolais et internationaux pour rendre justice aux victimes.
En clair, il s’agirait d’une institution internationale intégrée dans le système judiciaire congolais, et appliquant les lois et procédures congolaises. Mais disposant de ses propres magistrats, de son propre parquet, de son propre greffe, ainsi que ses propres bureaux pour la défense et les victimes.

Rien n’a changé à l’est de la RDC

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le rapport mapping exige une réponse sérieuse de la part de l’ONU et de ses États membres. Entre autres le gouvernement congolais et d’autres gouvernements africains dont les armées ont participé aux atrocités.
Mais depuis, une pareille réponse fait cruellement défaut. Alors que se poursuivent encore beaucoup d’atrocités contre les civils. Et les Forces de sécurité congolais, et une multitude de groupes armés utilisent les mêmes tactiques et stratégies d’exactions forts du manque d’obligation de rendre compte.


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