Les Humbu ou Wuum sont un peuple de l’ouest de la République démocratique du Congo. Leur capitale est Lemba, actuellement, une des 24 communes de Kinshasa. Ils sont maintenant assimilés aux Téké, bien que ceux-ci les aient colonisés au XVIIIe siècle.
Les terres qui leur appartiennent de façon coutumière sont :
Lemba, Limete, Masina, Makala, Kintambo, Gombe (Kinshasa), Selembao, Binza, Lutendele et Benseke. Leur chef coutumier est David Matadi Kibala.
Histoire
Les tribus de la région, Humbu et Mfinu, étaient considérées comme les propriétaires de ce côté du fleuve. Au fil du temps, les colons Téké poussent la population locale plus loin des rives, vers l’intérieur des collines. Les principaux villages Téké de la rive sud étaient Nsasa avec près de 5000 habitants, Ntambo avec moins de 3000 habitants. Lemba, parmi une multitude de petits villages humbu, était la capitale marchande et politique des Humbu, avec environ 300 habitants. Les marchés du fleuve voyaient des caravanes d’esclaves porteurs d’huile, d’amandes, de palme, d’arachides, de sésame et d’ivoire aller et venir.
Pour les Bahumbu, propriétaires terriens de Kinshasa-ouest, « la terre est la deuxième valeur après le clan ou le lignage, valeur suprême (…). Il n’y a pas de terre vacante ; toute terre appartient à un clan. Elle est inaliénable et imprescriptible » (KAMBIA K., 1978). La propriété des Bahumbu s’organisait autour des clans.
Chaque clan comprenait plusieurs villages. La protection de cette propriété foncière était assurée par le chef de clan, mais gérée collectivement par les frères, sœurs et enfants.
Cette organisation foncière constituait un gardefou contre un abus quelconque. Nul n’avait le droit de céder à une tierce personne la terre du clan.
Cependant, la disparation physique d’un chef de clan entraînait parfois la dislocation de la propriété foncière. Elle déclenchait des conflits fratricides.
L’arrivée des Européens sur la terre des Bahumbu et surtout le développement de la ville ont désarticulé cette organisation. La valeur vénale donnée à ce patrimoine foncier clanique fut à l’origine du non-respect de la tradition. Il s’en est suivi une spéculation foncière sur les terres des ancêtres.
Traditionnellement, trois clans se partageaient l’espace de Kinshasa-ouest : Le domaine du clan Kinsinga limité à l’ouest par la rivière Binza s’étendait au-delà de la Lubudi. Les villages Masuba, Mbanza Boma, Luputambo situés sur la rive droite de la rivière Binza constituaient ce qu’on appelait les villages Balari. Leurs populations étaient en effet apparentées aux Balari du Congo Brazzaville. Ces villages étaient sous l’autorité du chef Binza.
Au sud, à l’emplacement de l’Université Pédagogique Nationale, se trouvait le village Materi Mando. Plus au sud, les villages Kinkela et Badiadingi appartenaient au groupement de Kimwenza, sous la dénomination de Balasinga. Tous ces villages de la vallée de la Bumbu furent unifiés sous l’autorité d’un seul chef Balasinga en 1935. Ce nom disparaît en 1935 en faveur de Badiadingi, qui figure depuis cette date sur toutes les cartes et documents officiels.
Le domaine de Kinga Na Nsuadi a été le premier à être atteint par l’urbanisation. Il n’en reste plus de terres libres. Toutes ont été vendues.
Le clan Kinzina avait le plus petit domaine foncier de tous, quand bien même il s’était étendu par squattérisassions en grignotant celui du clan Kianga na Nsuadi. Ce domaine est à l’heure actuelle, totalement urbanisé. Le village Malueka et Kimpete Mpete en faisaient partie.
Le domaine foncier du clan Lukunga couvrait tout le sud et l’ouest de Kinshasa ouest. Les villages Mbudi, Kimbuala, Mbenseke Mfuti, Mitendi et plusieurs autres villages du sud appartiennent à ce domaine.
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